400 000 personnes disposeront d´eau de qualité et à un prix abordable dans la capitale haïtienne grâce au projet d´extension de la capacité de production.
Jean Charles est un ingénieur Haïtien formé en République Dominicaine qui depuis six mois travaille dans une entreprise de gestion de l´eau de la région Métropolitaine de Port au Prince. Il fait partie des 14 professionnels Haïtiens qui, formés dans des universités dominicaines, se sont incorporés à la Direction Nationale d´eau potable et d´assainissement (DINEPA) grâce à un programme de captation de professionnels formés à l´étranger. Il s´agit d´une sorte d’opération «anti-fuite» des cerveaux financée par les programmes mis en œuvre entre la BID et l´institution responsable de l´eau et de l´assainissement en Haïti.
Donc, Jean Charles fait partie de l´équipe technique haïtienne qui a participé récemment à l´inauguration du projet de renforcement de la production d´eau à Port au Prince.
Le projet consiste en huit puits perforés et équipés de pompes sendas qui renvoient l´eau à une station intermédiaire qui, à son tour, la redistribue vers un dépôt d´eau de capacité de 2 000 m3 situé dans le quartier de Vivy Mitchel, à Pétion-Ville. Dans son ensemble, cette amélioration permettra d´augmenter la production d´eau à raison de 32 000 mètres cubes par jour (m3/j). Plus de 400 000 personnes disposeront alors d´eau de qualité et à un prix accessible. Rappelons qu´actuellement une grande partie de la population s´approvisionne par le biais de fournisseurs informels, tout en s’exposant dans nombreux cas à des frais proches de 14% de leurs revenus pour une eau de qualité douteuse.
Ce projet de renforcement de la production reflète très bien les énormes difficultés mais aussi les énormes bénéfices consistant à investir dans les infrastructures d´une ville de plus de trois millions d´habitants telle que Port au Prince, qui figure toujours parmi les dernières dans les classifications mondiales en matière d’accès aux services publics comme l´eau ou l´énergie électrique. Pendant plus de trois ans, le projet a été un défi permanent sur les plans technique et social, que seule la collaboration constante entre les équipes, la BID et la DINEPA ont permis de surmonter.
Sur le plan technique, le défi a impliqué l´utilisation de la technologie de perforation dirigée la plus avancée pour traverser le lit de la Rivière Grise sur une longitude de plus de 400 mètres. Cette technique a permis de réduire considérablement les impacts environnementaux en évitant de réaliser des excavations dans le lit. Les défis du point de vue social n´ont pas été moindres. La perforation dirigée a dû être accrue dès les 300 mètres prévus au départ jusqu`à 420 mètres, à cause des extractions illégales de chaque côté de la rivière, auxquelles seules les actions de l´équipe sociale de l´entreprise d´eau de Port-au-Prince ont pu finalement mettre un terme. Le projet a réussi à avancer dans un contexte de manifestations sociales qui ont eu lieu tout au long de 2019 dans la capitale d´Haïti, et de restrictions imposées par l´arrivée de la pandémie en mars 2020.
Jean Charles a aujourd´hui des motifs pour être fier d´avoir fait partie de l´équipe qui a permis l´exécution d´un projet si complexe. D´autant plus que, dès aujourd´hui il formera partie de l´équipe qui gèrera les diverses équipes avec le soutien d´experts de plusieurs nationalités. Ainsi, le programme a non seulement amélioré les fuites chroniques dans le système d´eau potable, mais aussi il a mis en valeur de brillants esprits qui ne doivent plus chercher leur futur dans d´autres pays.
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