Fuites d’eau potable à Port-au-Prince
(Versión en español: En busca del agua perdida)
En Haïti, la circulation peut-être si intense que l’on peut rester bloqué pendant des heures sans pouvoir avancer. Il est très compliqué et périlleux de se faufiler entre les voitures et camions et d’éviter les vendeurs sur le bord de la route. Les chauffeurs du bureau de la BID à Port-au-Prince connaissent bien les raccourcis à prendre pour éviter la circulation ou les manifestations.
Il y a quelques semaines, à la fin d’une mission, le chauffeur, pour me conduire à l’aéroport, a pris des chemins de cailloux sur lesquels des cochons et des chèvres cherchaient un peu de nourriture à se mettre sous la dent. Au long du trajet, j’ai remarqué qu’un groupe d’enfants dénudés jouait avec de l’eau qui jaillissait d’un trou béant et qui vraisemblablement résultait d’une fuite dans le réseau d’eau potable de la ville.
Cette scène n’est malheureusement pas un cas isolé dans la capitale haïtienne. En plus de la pauvreté extrême, il est très difficile de chiffrer les pertes en eau dans le réseau de Port-au-Prince, mais il est estimé que ces pertes étaient de l’ordre de 83% en 2012 (c’est-à-dire, en volume 83% de l’eau produite n’était pas facturée et sur le montant facturé seulement 70% est recouvré).
Les pertes physiques sur l’infrastructure seraient approximativement de 30% alors que les pertes commerciales dues à des erreurs de facturation et de fraude seraient d’environ 53%, ce qui est loin d’être négligeable. Ce niveau d’eau non facturée est exorbitant et compromet toute perspective de redressement financier du Centre technique d’exploitation (CTE) si rien n’est fait pour en réduire l’ampleur.
La Direction nationale de l’eau potable et de l’assainissement (DINEPA) au travers du CTE de la Région métropolitaine de Port-au-Prince a signé un contrat d’Assistance technique opérationnelle en 2010 avec un opérateur international afin d’améliorer la gestion de l’entreprise et réhabiliter le réseau de la ville. Les réparations de fuites sur le réseau ont augmenté de manière importante et ont atteint au cours de l’année dernière en moyenne près de 450 réparations par mois.
Toutefois, beaucoup reste à faire notamment au niveau des régularisations de service auprès des clients ainsi qu’au niveau de la gestion commerciale. L’installation d’un nouveau logiciel commercial au CTE est critique pour améliorer la gestion de la clientèle dans un futur proche (voir document de projet sur Port-au-Prince HA-L1075).
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