La ville de Londres qui compte actuellement 7 millions d’habitants, a historiquement utilisé la Thames River comme égout à ciel ouvert, générant de graves problèmes de santé publique au XIXe siècle (choléra, dysenterie, odeurs, etc.).
En 1850 toute vie aquatique avait disparu de la rivière Tamise, laquelle a alors été ressuscitée grâce à la construction de deux intercepteurs d’eaux usées qui ont certes assaini la rivière, mais aussi déplacé les problèmes de contamination plus en aval. Avec les années, les conditions d’insalubrité sont réapparues à Londres et en 1960, la vie aquatique a de nouveau disparu à cause de la contamination.
C’est alors qu’a été entreprise la construction de cinq usines de traitement biologique des eaux usées et la gestion intégrée des ressources hydriques dans le bassin de la rivière Tamise. Dès 1973, les saumons de l’Atlantique sont revenus et on dénombre actuellement 121 espèces d’animaux (phoques, dauphins, etc.) au centre-ville de Londres ou les Londoniens profitent d’activités récréatives aquatiques comme la pêche en ville.
Entre 1990 et 2005, la plupart des usines de traitement des eaux usées ont été reconstruites et améliorées par des traitements chimiques, mais les débordements en période de pluie qui contaminaient périodiquement la Tamise, ont nécessité la construction de bassins de rétention d’eaux pluviales, permettant d’éviter la contamination récurrente et ponctuelle.
Récipiendaire de plusieurs prix internationaux, le projet d’assainissement de la Thames River a par la suite permis de financer des projets de réhabilitation des rives du fleuve Ganges en Inde, grâce à la collaboration de plusieurs ONG locaux et internationaux travaillant de pair avec les autorités du projet londonien. Les retombées de cette association se sont concrétisées grâce à plusieurs activités d’éducation populaire, de reforestation, d’assainissement public, de sylviculture, de lutte anti érosive et la réintroduction de tortues aquatiques et du gavial dans le Ganges, grâce à l’action concertée de 3500 volontaires actifs dans 128 projets locaux.
Pour arriver à de tels résultats, la planification à long terme s’est révélée essentielle, l’investissement stratégique a primé sur l’improvisation et le clientélisme, les actions ont été concertées entre les bénéficiaires et les autorités, grâce à la régulation et à son application sur le terrain.
Pour plus d’information sur cette expérience, veuillez consulter la présentation du Dr. Peter Spillett, TRT Trustee, lors de la Semaine sectorielle 2013 de la Division d’eau et assainissement de la BID
Photo credits: By Ville Miettinen from Helsinki, Finland (River Thames) [CC-BY-2.0 (http://creativecommons.org/licenses/by/2.0)], via Wikimedia Commons
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