Ce blog fait partie du Carnet de voyages du groupe de travail d’assainissement rural de la BID*
Nous avons visité le projet d’Assainissement Total SANTOLIC dans la communauté indigène de Sacaca Huaylla dans le Département de Cochabamba en Bolivie. Ce projet bénéficie à 168 personnes de cette communauté située dans un secteur rural extrêmement difficile d’accès et exposée à l’aridité de l’altiplano. Vivant d’une économie de subsistance, la communauté a très peu d’échanges extérieurs. Le projet a permis d’éliminer la défécation à l’air libre grâce à des changements de comportement en matières sanitaires et à la construction de 28 latrines sèches avec séparation d’urine sans valorisation. Le travail social a permis l’auto-construction de ces latrines grâce à l’emploi de matériaux locaux. Un volet de lavage de mains avec savon a permis d’améliorer les conditions d’hygiène personnelle.
Si bien ce projet a permis de rehausser le niveau de salubrité dans la communauté grâce à l’élimination de la défécation à l’air libre, il n’en demeure pas moins que la présence de bétail et d’animaux vivant en promiscuité avec cette communauté, constitue un facteur atténuant quant à l’impact positif de ce projet. Les excréments animaux sont malheureusement toujours présents et constituent des vecteurs de maladie qui persistent sur place. D’autre part, l’usage de papier hygiénique, coûteux pour des populations pauvres et difficile d’accès par surcroit, aurait pu être remplacé par l’usage de l’eau courante présente sur place, pratique très répandue en Inde notamment. La communauté a manifestement valorisé ses latrines (construites sans aucun standard) joyeusement décorées pour l’occasion de notre visite, mais devait-elle le faire au prix de coûteux équipements de céramique blanche tels qu’on en retrouve à Cochabamba? Ceux-ci étant impossibles à réparer, pourquoi des artéfacts plus adaptés à la réalité ambiante n’ont-t-ils pas été choisis? Nous n’en saurons rien, non plus en ce qui concerne la disposition des boues produites par ces latrines.
La communauté s’étant vêtue de ses plus beaux atours, c’est au son d’un orchestre constitué de tambours et de flûtes andines que nous avons été pompeusement reçus. Une inoubliable cérémonie festive a suivi, durant laquelle nous avons été comblés de la générosité de cette communauté qui nous avait préparé discours, festin et des cadeaux absolument magnifiques fabriqués par les impressionnants talents locaux. Nous avons aussi dansé. Malheureusement, des contraintes imposées par les difficultés d’accès et un intransigeant rendez-vous à l’aéroport, nous ont forcés à quitter cette communauté dont le souvenir nous remplira encore longtemps de la plus grande joie. Merci Sacaca Huaylla!
*Membres du groupe de travail d’assainissement rural : María Julia BOCCO, Xenia COTÓN, Maria Eugenia DE LA PEÑA, Jorge DUCCI, Nelson ESTRADA, Javier GARCIA LARUMBE, Javier GRAU, Denis GRAVEL, Carmiña MORENO, Edgar ORELLANA, Silvia ORTIZ, Jorge OYAMADA, Germán STURZENEGGER, Max VELASQUEZ
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